Histoire: Les Championnats du monde courte piste à Montréal

Il y a quelques semaines, l’Union internationale de patinage a attribué les Championnats du monde courte piste 2022 à Montréal.

Par Jackob Savard

Photo: Tony Chung (@shorttrackhd)

Il s’agira de la cinquième fois que Montréal accueillera les Championnats du monde courte piste et la quatrième fois lors d’une année olympique. Montréal avait accueilli cette compétition pour la première fois en 1987, puis s’ensuivirent les éditions de 2002, 2014 et 2018.

1987 - Belles performances canadiennes et japonaises

Le Québécois Michel Daignault avait terminé au sommet du classement général des Championnats du monde 1987 à égalité avec le Japonais Toshinobu Kawai. Le Néerlandais Charles Veldhoven avait pris le troisième rang de ce classement. La Japonaise Eiko Shishii l’avait emporté chez les femmes terminant juste devant la Québécoise Nathalie Lambert. La coéquipière d'Eiko Shishii sur l’équipe japonaise Mariko Kinoshita, avait terminé au troisìème rang.

2002 - Un sixième titre consécutif pour Yang Yang (A)

Les spectateurs présents aux Championnats du monde courte piste 2002, tenus après les Jeux de Salt Lake City, ont été témoins du sixième titre consécutif de championne au cumulatif de la Chinoise Yang Yang (A). Elle détient d’ailleurs toujours la marque pour le plus de titres en carrière chez les femmes avec six. La Coréenne Ko Gi-hyun et la Bulgare Evgenia Radanova avaient complété le podium. Le Coréen Kim Dong-sung avait été couronné chez les hommes terminant devant son coéquipier Ahn Hyun-soo et l’Italien Fabio Carta.

2014 - La renaissance d’Ahn Hyun-soo

L’édition 2014 de ces championnats a été remportée par le Russe Viktor Ahn, ayant déjà remporté cinq titres de champion au cumulatif de 2003 à 2007 sous le nom d’Ahn Hyun-soo avec l’équipe coréenne. L’Américain J.R. Celski qui avait effectué un véritable tour de force sur 3000m et le Canadien Charles Hamelin qui s’était emparé de la victoire sur 1500m ont complété le podium. Chez les dames, les Coréennes Shim Suk-hee et Park Seung-hi ont pris les deux plus hautes marches du podium devant la Québécoise Valérie Maltais. Les Championnats de 2014 avait également été le théâtre de l’un des relais les plus spectaculaires en championnat du monde alors que les Néerlandais s’étaient emparés d’une victoire surprise grâce à un incroyable dernier tour de Sjinkie Knegt. Vous pouvez revivre une partie de la course ICI.

2018 - Charles Hamelin passe à l’histoire

La plus récente édition des Championnats du monde à Montréal aura été historique alors que Charles Hamelin s’est emparé de son premier titre de champion du monde au cumulatif à l'âge de 33 ans grâce à une performance inspirée du début à la fin. Le Hongrois Liu Shaolin Sandor avait pris le deuxième rang et le Coréen Hwang Dae-heon le troisième avec une fracassante victoire sur 500m. Chez les dames, Choi Min-jeong l’avait emporté devant Shim Suk-hee et Li Jinyu. C’était le troisième titre de la carrière de Choi, qui était âgée de seulement 19 ans. Il s’agissait également de la dernière compétition internationale de la carrière de Marianne St-Gelais.

Il est difficile de prédire à quoi ressembleront les Championnats du monde de 2022 et quels athlètes en ressortiront gagnants, mais le spectacle sera définitivement au rendez-vous alors que les patineurs seront encore sur l'adrénaline des Jeux olympiques de Beijing.

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Quand une coéquipière fait la différence

Par Jackob Savard

Photos: Schaats Foto’s & Martin Holtom

Les Jeux olympiques laissent souvent place à de belles histoires, voici l’une d’entre elles.

Un départ difficile

Les premiers Jeux olympiques de la jeune sensation néerlandaise Suzanne Schulting n’ont certainement pas débuté comme elle le souhaitait alors qu’elle a chuté en qualification du 500m et que l’équipe féminine des Pays-Bas n’est pas parvenue à se qualifier pour la grande finale du relais.

Schulting, vue par plusieurs comme la joie incarnée, a confié à un journaliste de De Telegraaf qu’elle avait un peu de difficulté à gérer l’ambiance sur-dimensionnée des Jeux olympiques. La fatigue des Jeux a vidé la patineuse de 20 ans lors des premiers jours et elle a fondu en larmes lors de la période d’entraînement du vendredi 16 février alors que seulement deux jours de compétition étaient passés.

En tant que coéquipière expérimentée et amie, Jorien ter Mors est venue porter support à la jeune étoile néerlandaise. Ter Mors, qui l’avait emporté sur 1000m en longue piste deux jours auparavant (lire notre article ICI), a pris un moment pour adresser quelques mots d’encouragement à Schulting après l’avoir vue en pleurs. «Nous nous devons de nous supporter, ce sont ses premiers Jeux olympiques.» a déclaré ter Mors quant à son rôle de mentor auprès de Schulting.    

Une fin de Jeux en conte de fées

Après un début éreintant pour la jeune Schulting, la seconde moitié des Jeux a été beaucoup mieux pour elle alors qu’elle a, avec l’équipe des Pays-Bas, établi le nouveau record du monde dans la finale B du relais 3000m. Ce record qui était déjà un baume sur leur absence dans la grande finale, a été amplifié par la disqualification du Canada et de la Chine dans la grande finale permettant par le fait même à Suzanne et son équipe de remporter le bronze au relais 3000m (lisez notre article sur ce relais controversé ICI).

Deux jours plus tard, à la suite d’un parcours parfait, Schulting a frappé un grand coup en remportant l’or sur 1000m et en devenant par le fait même championne olympique. La jeune patineuse de 20 ans est devenue la première patineuse néerlandaise de l’histoire à être sacrée championne olympique en courte piste. Schulting repartira finalement de ses premiers Jeux olympiques avec une médaille d’or et une médaille de bronze. Le support des coéquipiers peut tout changer et cette histoire en est la preuve.

Si les Jeux vous manquent déjà vous pouvez consulter tous nos articles des dernières semaines en cliquant ICI.

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Que se passe-t-il avec le patinage de vitesse américain?

Par Carl Savard

Photos par Oscar van den Bosch, Thomas Wendt et Danny Kim

1976, Champaign, Illinois. Les États-Unis sont les hôtes des premiers Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste de l’histoire. Au terme de la compétition, les deux premiers champions historiques sont couronnés: deux Américains. Alan Ratray chez les hommes et Celeste Chlapaty chez les femmes remportent la victoire. Lors des quatre premières années de ces championnats, un Américain est monté sur le podium. Lors des trois premières années, une Américaine a fait de même. Durant la même période, leur compatriote Eric Heiden remporte les Championnats toutes distances en longue piste trois années consécutives en plus de remporter 5 médailles olympiques aux Jeux de Lake Placid en 1980. Sa sœur Beth remporte quand elle les Championnats toutes distances en 1979.


C’est dans les années 80 que Bonnie Blair commence à accumuler des résultats qui feront d’elle une légende. Elle commence par monter sur le podium des Championnats du monde courte piste à trois reprises, remportant le titre en 1986. Elle passe par la suite au longue piste, se concentrant sur les épreuves de type sprint et remporte le titre des Championnats sprint à trois reprises montant sur le podium neuf fois sur une période de dix ans. Durant cette période, s'élançant sur roulettes, Chad Hedrick devient également une légende, un bâtisseur, le père de la double-poussée. La technique est depuis utilisée par tous les meilleurs athlètes en roller et elle lui a permis de remporter 50 titres mondiaux. Hedrick est par la suite passé sur la glace et de 2004 à 2006, lui et son compatriote Shani Davis ont été les rois des Championnats du monde toutes distances. Hedrick l’emporte en 2004 alors que Davis termine deuxième. Les rôles sont inversés en 2005 puis Davis remporte la palme pour une deuxième année consécutive en 2006.

Il est impossible de parler de patinage de vitesse dans la première décennie des années 2000 sans parler d’Apolo Anton Ohno. En fait, il est impossible de parler de l’histoire du patinage de vitesse courte piste sans parler de l’athlète originaire de Seattle. Au moment où la domination asiatique était déjà évidente, Ohno était l’un des seuls patineurs à leur tenir tête. Dans la décennie suivante, une patineuse américaine allait également faire de même. Même si Katherine Reutter n’a jamais gagné le titre de championne du monde au cumulatif comme l'a fait Ohno en 2008, elle aura été une inspiration pour plusieurs patineuses occidentales comme Elise Christie entre autres. En longue piste, maintenant concentré sur les distances de type sprint, Shani Davis remporte le titre aux Championnats du monde sprint en 2009 en plus de monter sur le podium à deux autres reprises au cours des années suivantes.

Pendant ce temps en roller, Joey Mantia devient l’homme à vaincre en 2009 et 2010. Mantia représente maintenant les États-Unis en longue piste.

Mais où en sont les Américains en ce moment? En longue piste, Heather Bergsma et Brittany Bowe ont offert de superbes performances dans les cinq dernières années, mais on se demande encore qui est le dauphin de Shani Davis. En courte piste, tous les yeux sont tournés vers la jeune Maame Biney. Bien que sa pétillante personnalité soit un énorme atout pour la promotion du sport, il est encore trop tôt pour être sûr que son incroyable potentiel pourra se transformer en résultats probants sur la scène mondiale. J.R. Celski a été un compétiteur coriace pendant quelques années, mais durant les dernières saisons son étoile a définitivement commencé à pâlir. Avec une médaille aux Jeux de Pyeongchang, plusieurs pensaient que John-Henry Krueger serait la prochaine star américaine en courte piste, mais des démêlés avec la fédération américaine de patinage l’ont poussé à s’exiler en Hongrie. Il a annoncé qu'il ne patinerait plus pour les États-Unis. Pour ce qui est du futur en patinage à roues alignées, alors que la communauté du roller était excitée d’apprendre que leur sport serait pour la première fois en compétition aux Jeux olympiques de la jeunesse cette année, le Comité olympique américain a annoncé qu'il n’enverrait pas les deux patineurs s’étant qualifiés, même si depuis 25 ans maintenant un américain fait partie des légendes et des bâtisseurs de ce sport.

Il est impossible de parler de patinage de vitesse sous toutes ses formes sans mentionner les noms de Eric Heiden, Apolo Ohno, Bonnie Blair et Chad Hedrick, mais qu’elle est la suite pour le patinage de vitesse aux États-Unis? Est-ce que les différents programmes américains sont seulement dans un creux de vague ou sont-ils en chute libre? Les États-Unis, une nation bâtie autour de la fierté et ayant toujours utilisé le sport pour promouvoir ce trait de caractère national. Un pays qui possède une population plus élevée que la majorité des autres pays pratiquant le patinage de vitesse et ayant donné naissance à des figures emblématiques du patinage. Que manque-t-il aux États-Unis pour redorer son blason et redevenir un leader en patinage de vitesse? Je vous le demande.  

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