Sjinkie Knegt: Le Roi du dernier tour ~ Passion/Patin/Vitesse - Passion/Speed/Skating

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24 juin 2018

Sjinkie Knegt: Le Roi du dernier tour

Si vous êtes amateur de patinage de vitesse courte piste depuis un moment, vous savez d’ores et déjà qui est Sjinkie Knegt. Si vous avez découvert le sport récemment et cherchez à en savoir plus sur les patineurs venant d’un peu partout dans le monde, il est impératif pour vous de prendre un moment pour en apprendre plus sur le chef de file de l’équipe néerlandaise, celui que l’équipe de Passion/Patin/Vitesse surnomme «The Ultimate Finisher», «Le Roi du dernier tour».

Par Carl Savard
Photos par Oscar van den BoschDanny Kim, Carl Savard et collection personnelle Rianne de Vries

Ma rencontre avec Sjinkie Knegt n’était pas planifiée. Une opportunité s’est présentée à moi et j'en ai profité. Passion/Patin/Vitesse commence à être suivi par une solide base de passionnés et de plus en plus d’athlètes de la scène internationale savent qui nous sommes et apprécie que nous pointions les projecteurs sur leur sport. Ces athlètes avec qui nous avons créé un lien, ont commencé à nous mettre en relation avec leurs connaissances et leurs coéquipiers et c’est ce constant effet boule de neige qui m’a permis de discuter un moment avec le double médaillé olympique et champion du monde 2015, Sjinkie Knegt.



Chef de meute
C’est à l’âge de 7 ans que Sjinkie Knegt pose les pieds sur la glace pour ses premiers cours de patinage. «La plupart des jeunes en Hollande débutent en longue piste et certains choisissent le courte piste par la suite. Personnellement, je n’ai pas fait de longue piste. L’entraîneur de l’école de patinage où j’ai débuté était aussi l’entraîneur du club de courte piste. Il m’a demandé si je voulais essayer. J’y suis allé et je n’ai jamais arrêté depuis. Au début je tombais souvent, mais après environ un an je participais déjà à des compétitions et je battais les autres jeunes de mon âge. Quand tu commences à gagner, c’est là que le plaisir commence!» Ce n’est que quelques années plus tard qu'il devint clair pour le garçon de Bantega, une petite communauté au sud de Heerenveen, qu'il allait tout faire pour atteindre les plus hauts sommets. «Quand j’ai eu 13 ou 14 ans, j’ai fait des sélections régionales en Hollande et après ça, tout s’est enchaîné plutôt rapidement. En 2006 j’ai fait les blocs avec Daan (Breeuwsma) lors d’une Coupe du monde tenue à Heerenveen. Après cette compétition, j’ai participé aux sélections pour les Championnats européens et ma 7e position m’a valu une invitation sur l’équipe nationale. Dans la même période, Daan a terminé 2e aux championnats nationaux au niveau sénior, j’étais encore junior, et nous avons abouti tous les deux sur l’équipe et on y est encore!» Dire que Knegt est sur l’équipe est presque diminutif. Knegt est le chien de tête de l’équipe néerlandaise, qui ne cesse de croître depuis la création du centre national d’entraînement à Heerenveen en 2006. Depuis le début de sa carrière, Sjinkie Knegt a amassé de nombreuse médailles en Coupe du monde en plus d'ajouter à sa collection 34 médailles aux Championnats européens, 15 aux Championnats du monde et 2 aux Jeux olympiques. En 2015, il a été couronné champion du monde au cumulatif, devenant le premier patineur néerlandais à remporter le titre depuis Peter van de Velde en 1988 à St-Louis.

“Une merveille sur patin!”
Les passionnés de courte piste ne sont pas les seuls à apprécier les exploits de l’athlète qui fêtera son 29e anniversaire de naissance en juillet. Son entraîneur Jeroen Otter partage notre enthousiasme. «Sjinkie est un patineur instinctif, imprévisible. Il est une merveille sur patins!» En parlant avec Knegt, il est évident que le respect est mutuel entre les deux hommes. “Si vous possédez déjà une excellente technique, vous avez de grandes chances de devenir un excellent patineur en vous entraînant avec Jeroen. Il aime les entraînements difficiles physiquement et développe ses patineurs pour en faire des athlètes forts. Il aime aussi varier les entraînements.”
Otter a pris l’habitude d’organiser des camps d’entraînement différents. Il croit en l’importance de développer des athlètes complets en travaillant autrement que par des entraînements spécifiques au patinage. Il a par le passé organisé un voyage de vélo à travers l’Espagne et un autre de randonnée de fort niveau pendant 5 jours en Corse, histoire de bâtir l’esprit d’équipe tout en travaillant dur. «Si tu fais toujours la même chose, tu finis par t’ennuyer. Avec Jeroen nous faisons des choses différentes. J’aime ça!» de dire Knegt qui travaille avec Otter depuis 8 ans maintenant.



Quelques faux pas en cours de carrière
Si tout le monde s’entend pour dire que son nom doit être mentionné lors de discussions concernant les athlètes en courte piste offrant le meilleur spectacle aux amateurs, son nom n’a pas toujours été relié à des moments glorieux. Même si c’est sa fougue qui nous fait apprécier son travail sur la glace, sa passion l’a poussé parfois à se mettre les pieds dans les plats. En 2014, alors qu'il venait d’être battu par Viktor Ahn dans une épreuve de relais 5000m, Knegt a levé bien haut deux doigts d’honneur en direction de la légende Ahn. Un geste qui lui a bien sûr valu une disqualification. «Je suis un passionné et je me suis laissé emporter. Je sais que je n’aurais pas dû poser ce geste et on ne m’y reprendra pas.» Deux ans auparavant, dans le dernier droit d’une course, le Néerlandais avait commencé à festoyer avant d’avoir passé la ligne d’arrivée, permettant au Canadien Guillaume Bastille de l’emporter. «Je patinais à la maison et je m’apprêtais à remporter ma première Coupe du monde. Ça m’a finalement pris trois autres années avant d’y arriver. C’était définitivement une erreur stupide.» Knegt arrive à parler de ces erreurs avec le sourire maintenant, parce qu’il a appris de celle-ci et a mûri depuis.

De l’autre côté de la ligne d’arrivée
Bien que Sjinkie Knegt soit le Roi du dernier tour, il ne sait pas encore de quoi sera fait sa vie lorsqu’il aura passé la ligne pour la dernière fois. Un fait qui ajoute aux paroles de son entraîneur qui le décrit comme instinctif et imprévisible. «Je vais fort probablement patiner encore quatre ans. Je crois que dans quatre ans je serai encore l’un des meilleurs patineurs des Pays-Bas. Peut-être que je ne participerai pas à toutes les distances aux prochains Jeux olympiques, mais je crois que je serai encore assez fort pour être un membre important de l’équipe de relais. Je crois aussi que je pourrai aider les jeunes patineurs qui se joindront à l’équipe.»

Même si il ne sait pas encore comment sa carrière se terminera, gageons qu'il donnera tout jusqu'à la fin, parce qu'après tout c’est ce qu'il est. «Le Roi du dernier tour». «The Ultimate Finisher».

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