Camille F. et Nicolas Beaulieu ont quitté le Québec en décembre dernier pour un périple les menant en Europe et en Afrique. Pour les deux jeunes Québécois, anciens patineurs de vitesse, la chance d’assister à un Championnat du monde de patinage de vitesse aux Pays-Bas était une occasion à ne pas manquer. Camille a bien voulu partager son expérience avec Passion/Patin/Vitesse.
Texte, photos et vidéo
par Camille F.
Le 11 mars dernier avait lieu la dernière journée du Championnat du monde toutes distances en longue piste à Amsterdam. J’ai patiné pendant 10 ans et je suis entraîneur depuis l’âge de 12 ans. Le patin fait partie de ma vie depuis très longtemps. Pour moi, c’est une passion, une manière de se dépasser et d’investir son énergie de manière positive. Je crois vraiment que pour les enfants, il est très important d’avoir des idoles, des personnes vers qui se tourner et en qui on croit. Pour un patineur de vitesse ou pour un fan de ce sport, les championnats du monde aux Pays-Bas, c’est LE rêve ultime : assister à un événement d’aussi grande envergure dans un des rares pays où le patin est le sport national. En effet, on ne s’attendait à rien de moins qu'à une ambiance impossible à trouver ailleurs, et nous avons été servis! Avant même d’entrer dans le stade, la foule était impressionnante : des gens arborant des chapeaux, des tuques, des foulards et même des « one-piece » aux couleurs de leur pays favori déambulaient dans la rue, ils sortaient en masse des autobus et des trams, tous se préparaient pour une journée haute en couleur. Tous, petits et grands, s’apprêtaient à aller encourager leur pays et leurs patineurs préférés.
Nous avons assisté au 1500m et au 10000m des hommes, qui marquaient la fin du championnat. Le stade était presque plein et il y régnait une bonne humeur et un entrain comme je n’avais jamais vu avant. Les gens criaient, chantaient des chansons néerlandaises et applaudissaient sans cesse. Même durant les courses, l’humeur était à la fête, la musique n’arrêtait que pour le départ, puis repartait de plus belle durant la course.
Ce qui m’a d’autant plus surpris était qu’en plus d’encourager leurs patineurs, les Néerlandais encourageaient tout le monde de manière inconditionnelle, peu importe leur origine ou leur performance. En effet, les Canadiens, les Norvégiens, les Japonais, etc. étaient accueillis chaque course par une vague d’amour et de chaleur.
La course qui restera gravée dans ma mémoire est celle de Sven Kramer, un patineur néerlandais et de Sverre Lunde Pedersen, un patineur norvégien au 10000m: Lorsque Pedersen est tombé après quelques tours, Sven Kramer l’a dépassé et a pris une bonne avance. Pourtant, avec quelques tours à faire, Pedersen a repris le dessus et la foule était en délire, l’ambiance à son comble ! Pedersen a finalement terminé 2e au classement final du championnat. Kramer, quant à lui, a terminé 4e.
D'autres moments mémorables ? Patrick Roest, qui, à seulement 22 ans, a été sacré « master of the world » dans son propre pays, on pouvait sentir tout l’amour que la foule lui envoyait. Également le médaillé olympique Kjeld Nuis qui a fait ses « tours de gloire » durant un entracte.
Bref, ce fut une très belle journée heureuse qui a contribué, j’en suis certaine, à la transmission de la passion du patinage de vitesse à plusieurs, petits ou grands.