Daan Breeuwsma: un pour tous et tous pour un ~ Passion/Patin/Vitesse - Passion/Speed/Skating

Pages

15 mai 2018

Daan Breeuwsma: un pour tous et tous pour un


Daan Breeuwsma est sur le circuit mondial en courte piste depuis un bon moment déjà. Son entraîneur Jeroen Otter n’a que de bons mots pour l’athlète qu'il voit comme un pilier de l’équipe de relais des Pays-Bas. Même si ses résultats au niveau individuel n’ont peut-être jamais reflété le réel potentiel de l’athlète de 30 ans, ce fait ne semble pas vraiment déranger le principal intéressé. Le mot “JE” n'occupe pas une grande place dans son vocabulaire. Il préfère utiliser le “NOUS”.

Par Carl Savard
Photos par Schaats Foto's et collection personnelle de Daan Breeuwsma

Daan Breeuwsma faisait partie de la liste des patineurs avec qui j’espérais pouvoir m’asseoir pour discuter alors que le grand cirque de la Fédération internationale de patinage (ISU) était à Montréal pour la tenue des Championnats du monde 2018 en patinage de vitesse courte piste. Il m’avait toujours semblé être un homme affable, sympathique, un excellent coéquipier. La connexion s’est faite rapidement et mes suppositions se sont avérées être justes. «Quand je ne patine pas, je travaille sur la ferme et je suis toujours occupé. Quand je voyage pour les compétitions comme les Coupes du monde ou les différents championnats, ce sont des semaines où mes journées sont moins occupées que sur la ferme. Je n’ai pas vraiment de passe-temps du genre lecture ou autre alors j’ai du temps pour des entrevues.» Une introduction annonçant définitivement un agréable moment avec l’athlète natif de Heerenveen. Son enfance sur une ferme, à grandir entouré de deux frères et une sœur aux intérêts bien différents, pourrait bien être à la base de cette attitude terre à terre et de cette ouverture sur les autres dont fait preuve Breeuwsma. «Mon frère le plus âgé est en politique et n’a pas d’intérêt pour le sport. Mon autre frère est fermier alors que ma sœur fait de la musique. Elle est auteure-compositrice-interprète. Mes parents n’étaient pas vraiment sportifs. En fait ma mère était active, elle jouait au tennis, mais pas de façon compétitive, seulement pour le plaisir. Je suis le seul athlète compétitif de la famille.» C’est autour de l’âge de 9 ans que le jeune Daan découvre le patinage de vitesse pendant une activité à la patinoire avec l’école. Il venait de trouver son sport. Rapidement, Kostya Poltavets, entraîneur d'origine ukrainienne installé au Pays-Bas à l’époque, suggère au jeune Breeuwsma de tenter sa chance en courte piste. «Il m’a dit que je devrais aller en courte piste parce que ma technique en virage était très bonne pour un jeune patineur. J’ai écouté son conseil, me suis joint au club de courte piste et ne suis jamais retourné au longue piste sauf pour des entraînements sporadiques.»



Depuis longtemps, les Pays-Bas sont reconnus comme une pépinière à champions en patinage de vitesse sur longue piste, mais ce n’est que depuis à peine plus d’une décennie que les athlètes Néerlandais se démarquent au plus haut niveau en courte piste. Cette progression est directement liée à l'inauguration en 2006, d’un centre national d’entraînement à Heerenveen. «Sjinkie et moi n’étions pas du premier groupe d’entraînement. La première saison, nous avions fait les blocs lors d’une Coupe du monde présentée à la maison. La saison suivante, j’avais joint l’équipe et participé aux Championnats du monde avec Niels Kerstholt et c’est à ce moment que j’ai su que je voulais pousser plus loin dans le sport. Sjinkie et moi sommes les deux seules patineurs actifs de l’équipe à être au centre national depuis dix ans. Depuis que nous y sommes, nous avons été couronnés champions d’Europe à plusieurs reprises et champions du monde à deux reprises au relais par équipe.» L'une de ces victoires en Championnats du monde est survenue à Montréal en 2014. À l’entrée du dernier virage, les Pays-Bas étaient bon derniers en quatrième position, mais une sortie de virage parfaite vers l’intérieur a permis à Sjinkie Knegt de coiffer les autres nations au fil d’arrivée. C’est la finale de relais la plus excitante que mes yeux de fan ont vu en personne et ce malgré l’absence du Canada. À ce moment, j’étais derrière les Pays-Bas et ils ont fait vivre à la foule montréalaise un moment incroyable.  

Breeuwsma ne sait pas encore s'il complètera un autre cycle olympique de quatre ans, mais pour le moment, le courte piste le passionne autant qu'à ses débuts. «La suite de ma carrière va dépendre de la progression de l’équipe nationale et également de si je continue à m’améliorer dans les prochaines années. Si le plaisir est au rendez-vous et que j’offre de bonnes performances, je pourrais continuer encore quatre ans. Ils nous manque ce titre olympique au relais. Nous avions de bonnes chances cette année, mais n’avons pas livré la marchandise. À partir de maintenant je vais voir comment je me sens et évaluer la situation à la fin de chaque saison. Quatre ans c’est encore loin, mais en ce moment je suis encore l’un des meilleurs patineurs des Pays-Bas. Je vais prendre une plus longue pause cet été, entre autres pour faire opérer un genou, mais je serai de retour l’an prochain.»

Au moment de publier cet article, Daan Breeuwsma a été opéré au genou et tout s’est bien déroulé. Il avait eu la même opération à l’autre genou il y a deux ans et se sentais plus fort par la suite. Une bonne nouvelle considérant qu'à l’ouverture de la prochaine saison, il sera l’un des vétérans sur le circuit mondial. Bien qu'il ne soit pas de retour sur la glace pour le moment, il est tout de même de retour au volant de son tracteur et de sa vie sur la ferme avec sa compagne Rianne de Vries également membre de l'équipe néerlandaise de courte piste. «Je ne sais pas encore ce que je ferai quand je déciderai de mettre fin à ma carrière, mais avec l’engouement qu'il y a autour du courte piste aux Pays-Bas depuis quelques années, j’aimerais bien rester impliqué dans mon sport, peut être comme entraîneur adjoint, conseiller technique ou quelque chose du genre. Pour le moment, je ne suis pas prêt à arrêter. Je sens que je suis encore une partie importante de cette équipe.» À cette dernière affirmation, je n’ai pu qu'acquiescer.

Pour Daan Breeuwsma, il me semble clair que ce sera toujours un pour tous et tous pour un.

0 commentaires:

Publier un commentaire