Thibaut Fauconnet: besoin d'air frais ~ Passion/Patin/Vitesse - Passion/Speed/Skating

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8 juillet 2018

Thibaut Fauconnet: besoin d'air frais


Pendant que la Corée ne cesse de fournir des champions à peine sortie de l’adolescence où qui ont encore les deux pieds dedans, certains athlètes semblent alignés avec le cliché du bon vin qui continue de se développer en vieillissant. Le Français Thibaut Fauconnet fait partie de ce deuxième groupe de plus en plus restreint. Bien qu'il ait toujours du plaisir à pratiquer son sport, le Dijonnais de 33 ans a de plus en plus besoin de jouer dehors.

Par Carl Savard
Photo par Martin Holtom, Schaats Foto's, Sila Sport et collection personnelle de Thibaut Fauconnet

La carrière
Adepte de patinage de vitesse à roues alignées dès son jeune âge, c’est aussi très jeune que Thibaut Fauconnet fait connaissance avec le patinage de vitesse courte piste. «J’ai débuté à l’âge de 8 ans. Je faisais la saison l’hiver en courte piste et l’été en «inline». J’ai même fait l’équipe de France en «inline» et après j’ai du choisir, parce qu'on ne peut pas tout faire. L’entraîneur qui m’a accueilli la première fois à l’aréna à l’âge de 8 ans est le même qui m’a mené plus tard à ma première compétition de sélection olympique. Quant à mes parents, j’ai eu des parents qui ne m’ont pas empêché de faire ce que je voulais, mais qui ne m’ont pas poussé à l'extrême non plus. Quand j’étais enfant dans mon club on patinait le matin à 6h sur la glace alors il fallait se lever à 4h30 ou 5h00 et c’est mon père qui m’y emmenait, mais il se levait toujours après moi. Il avait peur que s’il se levait avant moi, eh bien moi je me lève pour lui et pas parce que j’avais vraiment envie de patiner. Si je ne me levais pas, alors il restait au lit et se disait que c’est que je ne voulais pas y aller.» Vingt-cinq ans plus tard, en regardant les performances que Fauconnet arrive encore à livrer, il est clair que plus souvent qu'autrement l’envie de se lever le matin pour retrouver ses copains sur la glace était présente.

Le plaisir
Lors de mes entrevues consistant à élaborer le portrait des athlètes que je rencontre, je pose systématiquement aux athlètes la question suivante concernant leur carrière sur patins: À partir de quel moment tout ça est devenu sérieux et que ce n’était plus seulement pour le plaisir? Fauconnet a répondu sans hésitation à cette question. Pour lui les deux sont toujours allé de pair. «J’ai toujours voulu gagner, mais j’ai toujours voulu que ça se fasse dans le plaisir. J’ai toujours voulu que le plaisir soit de la partie, mais c’est sûr qu'à 16 ou 17 ans ça a commencé à prendre une tournure différente. Pendant toutes ses années, il y a eu 3 ou 4 ans où le plaisir n’y était plus et j’ai été moins bon. Il faut que le plaisir soit présent. C’est cool et fun de patiner.”  Ces quelques années difficiles ont été marquées par des blessures, une suspension et une pause salvatrice qui lui aura permis de terminer ses études et de prendre son temps pour revenir en force. « Ça fait 16 ans maintenant que je suis sur le circuit. Il ne faut jamais oublier d’où tu viens. Je garde toujours en tête pourquoi quand j’étais gamin je faisais ce sport. Ce qui me plaisait c’était d’être sur la glace avec mes amis, faire la course, des dépassements, essayer de gagner. Il ne faut pas perdre ça quand tu vieillis. Parfois, en vieillissant, on devient un peu comme un robot et à partir de ce moment, les résultats ne sont plus là.» Bien qu'il fût évident lors des dernières saisons que Fauconnet aimait toujours autant son sport, il y a tout de même un truc qu'il commence à trouver lourd.



Le grand air
«Le seul truc qui fait que j’en ai marre parfois du short track, c’est que c’est à l’intérieur. J’en ai marre d’être enfermé! J’aurais besoin d’être dehors, sinon le reste c’est parfait! Si on pouvait avoir des arénas dehors de temps en temps je serais heureux!» Évidemment, cette réponse a fait bifurquer notre discussion vers les derniers Championnats du monde toutes distances en longue piste qui ont eu lieu plus tôt cette année dans un stade à ciel ouvert à Amsterdam aux Pays-Bas devant des milliers de fans. “Même s'il pleuvait ça ne me dérangerait même pas! C’est génial ce qu'ils ont fait là-bas!” Le sympathique Français a trouvé une façon de contrecarrer l’effet huis clos que son sport lui fait subir. Il s’élance encore sur roulettes durant l’été. “L’an dernier j’ai fait un marathon de Coupe du monde en «inline». Je possède également le record du tour lors des éditions 2016 et 2017 des 24H Roller du Mans et je vais continuer de faire du «inline» dans le futur.» Au moment de publier cet article, Fauconnet venait d’ailleurs de remporter les 24H du Mans en équipe de six battant du même coup le record du plus grand nombre de tours pour une équipe de six patineurs.


L'athlète originaire de Lyon a par contre une autre grande passion lui permettant de profiter de la nature et du grand air. «Je fais beaucoup d’alpinisme. Je vais d’ailleurs passer ma licence de guide moyenne montagne. Cette année je fais une semaine dans les Pyrénées, 10 jours dans les Alpes, je fais le Mont Blanc avec des amis. Je fais de la cascade de glace aussi. C’est bizarre de dire ça, mais la montagne me plait plus que le short track maintenant et tout ça juste parce que je suis dehors. J’ai besoin du grand air.»

Avant de se quitter, Thibaut Fauconnet me confiait qu’il avait comme objectif de patiner encore une saison ou deux, mais qu’il devait attendre des confirmations de la Fédération française avant de pouvoir planifier la suite des choses. «Par contre, c’est quasiment sûr à 98 ou 99% que je ne referai pas les Olympiques.»

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